GALERIE
MOUVEMENT
Par le mouvement je suis entrée dans la danse, entendez: c'est avec ce thème que j'ai commencé à montrer mon travail. Désir d'exhiber une forme d'art par le truchement d'une autre, défi paradoxal de montrer ce qui bouge sur la toile figée, délice de façonner au couteau des corps presque nus, sans lascivité ni esthétisme.. Le spectateur entre dans la danse, apprécie la justesse des battements et des sautillés, admire les prouesses de ces corps souples et de ces jambes galbées, s'émeut des capacités de l'humain en mouvement, en ode à la vie.
ALTER EGO
Que se passe-t-il dans l'esprit de ces femmes ? Le spectateur éprouve sans doute un sentiment de curiosité, d'indiscrétion : il est l'observateur face à l'observée. Il surprend ces femmes dans leur intimité, relative à la quiétude, à l'introspection, à l'espoir, ou alors il vole leurs rêves, leur repos, leurs inquiétudes. Encore plus si l'observateur est une femme, par ces plans très rapprochés, elle suggère des pensées, elle prête des sentiments à ces visages... qui deviennent son propre reflet. Elle comprend, elle converse, elle compatit, elle construit son alter ego.
NUS ET FEMMES AU BAIN
Nus observés et croqués dans ma jeunesse, modèles vivants de mes vingt ans, je vous livre à la toile. Nus inconnus, nus reconnus, soeur dans le miroir, double dévoilé. Au hammam, assises ou allongées, lascives ou pensives, bavardes ou silencieuses, fines ou rondes, grâcieuses, charmantes et sans artifice.
DUOS
Ces personnages en duos représentent autant les relations de réciprocité, d'alchimie entre deux êtres, que les dualités qui nous habitent: joie et tristesse, mutisme et bavardage, domination et lâcher-prise, extase et anxiété... Le grand format des toiles montre l'importance de tout rapport humain, et leur évidence. Les gros plans vont au plus près de l'expression des sentiments, comme pour capturer l'esquisse d'une moue des lèvres, ou le frémissement d'un cil.
JAMBES
Dans cette série, je veux laisser au spectateur le choix de l'histoire que l'image suggère. Tantôt les cadrages ne proposent ni lieu précis, ni époque particulière; autour de ces pieds, le spectateur, avide de reconnaître son monde, de se reconnaître dans le monde, laisse son esprit trouver une cohérence à ce qu'il voit, faire une synthèse pour recréer une scène qui lui semble familière et dont il peut s'emparer. Tantôt ces cadrages révèlent en un clin d'oeil des scènes mouvantes qui laissent une impression de déjà vu, mais qui, par leur côté figé, laissent aussi tout le loisir au spectateur de surprendre un geste et suspendre l'instant.
ENFANCE
Avec le même recul que ma plongée dans ces cours de récréation, je veux que le spectateur se reconnaisse dans cette insouciance parfaite et cette délicieuse désobéissance. Enfance, l'enfance de tout un chacun dont on ne peut faire l'impasse, sans cesse ressassée en passant devant le square, sans cesse observée en espérant se revoir. Enfance, le JEU, l'insoumission, l'invention, le défi, le déni, le refus du code imposé, l'expérience, la spontanéité, l'"être soi" malgré la veille de l'adulte, toutes ces attitudes qui développent les personnalités, qui confirment le JE
LE SUD ET AILLEURS
L'envie d'être ici et ailleurs, de retenir des instants de grâce, de palper la quiète solitude ou la fervente multitude. Se laisser envahir par l'harmonie des couleurs, envelopper par la douce chaleur des lieux ou des gens, imprégner par d'autres façons de vivre et de voir le monde... On dirait le Sud...
©Pascale Eyraud
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